Gandia: cette ville de la province de Valence, au sud-est de l’Espagne, borde la Costa del Azahar (côte de la fleur d’oranger) et recense 77 000 habitants. Elle compte onze arrondissements, dont un dénommé «Playa». Baignés par ses effluves estivaux, tous mes souvenirs et toutes mes aventures d’enfance s’y trouvent consignés. Le fait que cette ville méditerranéenne est notre patrie depuis trois générations ne prête pas à discussion, même si nos racines familiales se trouvent en Galice. Son microclimat, agréablement chaud toute l’année durant, nous a attirés comme par magie.
Le titre de ce billet de blog ne laisse aucun doute: en été, la fête règne en maître à Gandia. Les Espagnols sont férus de divertissement. Il n’est donc pas étonnant que 75% des touristes en visite à Gandia proviennent de l’Espagne et de sa capitale. Pas un soir d’été ne s’écoule sans que l’on se retrouve attablé à un bar en compagnie d’amis pour y déguster des cervezas y tapas bien frais. Dans le respect d’une philosophie bien espagnole. Et ce que l’on a commencé à Madrid va se poursuivre, séance tenante, à Gandia pendant ses vacances estivales: faire la fête jusqu’aux premières lueurs du jour.
Les autochtones ne goûtent guère à cette bombance et ne se privent pas de le faire savoir aux «touristes». Enfant, cette attitude n’a cessé de m’interpeller… Aujourd’hui, je la comprends. En été, c’est tout simplement insupportable. La magnifique plage de sable y est jonchée de sonos et de célibataires en état d’ébriété. Tout le monde ignore alors les vraies beautés de cette ville: ses ruelles historiques dans la vieille ville, son palais ducal des Borgia – grande fierté de la population indigène –, ses longues plages de sable fabuleuses, son port et ses docks, ses plus hauts palmiers d’Espagne, son océan aux mille reflets bigarrés, sa vue imprenable sur les montagnes et ses plantations d’orangers, grâce auxquelles (et au tourisme) la ville a pu retrouver son aplomb, quelques années après la guerre civile.
On peut aimer cette ville ou la haïr. Pour moi, Gandia restera à jamais une affaire de cœur. Une visite s’impose, mais il vaut mieux éviter les mois d’été!